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PRAXIS 74 . Travail social et psychanalyse.

Le sujet comme accident

Le sujet comme accident.

 

 

Pour introduire le sujet, un mot sur le titre. Sur la plaquette du colloque, il est question du sujet « par  accident ». Or le titre que j’ai donné à mon intervention est « le sujet comme accident », mon intention étant de mettre en évidence le caractère accidentel ou accidenté de tout sujet, en opposition avec l’idée aliénante d’un sujet standard auquel il faudrait se conformer « pour être bien ». Ce lapsus, cet « accident » dans l’énoncé  du titre introduit un autre sens : l’état de sujet n’est pas donné d’emblée, il faut qu’il y ait une rupture, un accident, pour qu’un sujet puisse advenir, un sujet singulier qui se découvre comme tel et s’assume comme tel. Il n’y aurait donc pas des sujets « par accidents » et des sujets par « voie normale », il me semble que ce qui révèle le sujet à lui-même est toujours de l’ordre de l’inattendu.

 

Le grand Larousse donne quelques définitions du mot accident. J’en ai retenu quelques unes : accident : évènement fortuit, inattendu. En géologie : ce qui rompt l’uniformité, ce qui met de la variété dans la disposition, dans le relief. Dans la langue classique c’est « un évènement, une aventure ». En musique, c’est le signe qui sert à altérer une note. Est accidentel ce qui est contingent, en opposition avec l’éternel.

 

Je vais parler du sujet « comme accident » en commençant par ses débuts, c'est-à-dire par sa naissance.

Pour cela, je voudrais citer Cioran :

 

« Je sais que ma naissance est un hasard, un accident risible, et cependant, dès que je m’oublie, je me comporte comme si elle était un  évènement capital, indispensable à la marche et à l’équilibre du monde ». (Cioran, « De l’inconvénient d’être né »)

 

Cioran dans cette phrase met en exergue le caractère accidentel de notre naissance, et l’oubli, au sens du refoulement, de notre contingence et de notre dépendance les uns envers les autres, au profit d’une conception narcissique de l’existence.

 

Certain sujets ont du mal à oublier ce caractère accidentel, pour la simple raison qu’on le leur a dit. « Tu es un accident ». Du coup se pose la question du désir de celui ou celle qui a prononcé ces paroles, et de la légitimité de l’existence du sujet. Je remarquerai tout de suite que cette question se pose ici de manière particulière, mais qu’elle se pose à tout sujet : que me veut l’Autre ?

 

L’idée du titre m’est venue à l’écoute de paroles telles que : « je suis un accident, ma mère m’a dit que j’étais un accident ». Être un accident signifie alors « être quelque chose » qui n’aurait pas du arriver…et qui arrive quand même. « Je n’aurais pas du être là… et je suis là. Pourquoi suis-je là ? » Une patiente me disait que tous les matins elle se réveillait en se disant : « c’est moi, et je suis là ».

Au cours d’une thérapie ces paroles sont la plupart du temps l’expression de la croyance, du sentiment de ne pas avoir été désiré, attendu, aimé, d’avoir été cause de souffrances, de malheur, de n’avoir pas sa place, voire d’usurper celle d’un autre…Il peut arriver aussi que le sujet soit celui ou celle qu’on attendait plus, l’inespéré, qui arrive on se sait pourquoi…Et cela aussi peut être lourd à porter.

Mais l’accident peut être également le défaut à la naissance, l’anomalie…

 

Tous ces thèmes empreints de souffrances m’ont fait me questionner sur ce qu’il en était du sujet dans son rapport à l’accident, à l’accidentel. Le sujet ne se construit-il pas autour et à partir de toute une série d’accidents, de ruptures de continuité qui lui confèrent sa singularité ?

Le sujet n’est-il pas un accident dans la mesure où il ne peut être totalement objectivé, où il échappe à toutes les tentatives d’unification, de standardisation, y compris celles du sujet lui-même ? Le sujet se surprend à exister différemment de ce qu’il imaginait, de ce qu’il projetait de lui-même. Cette surprise peut advenir au décours d’une thérapie, d’une cure, d’une épreuve de la vie quand il peut en parler à un autre : « Je n’aurai jamais cru que cela puisse m’arriver, je ne voyais pas ma vie comme ça, je ne me voyais pas comme ça ».

Nous sommes la résultante de toute une série d’accidents, plus ou moins assumés, plus ou moins dépassés, voire oubliés, et nous portons en nous toute une série d’accidents physiques, psychiques, par rapport à une norme, par rapport à un idéal de normalité. Dans ce sens le sujet est une construction psychique permanente, toujours fragile.

 

La norme et l’idéal s’ils ne sont pas véhiculés par une idéologie aliénante sont structurants. La norme situe le sujet par rapport à ses semblables, elle est du côté du Moi. « Suis-je conforme aux autres, suis-je conforme à leur image ?  Dans cette conformité, qu’est ce qui me distingue des autres ? A qui ai-je envie de ressembler, à qui n’ai-je surtout pas envie de ressembler ? »

Cependant la norme n’est pas seulement à entendre du coté du conformisme ou de l’anti conformisme, la norme renvoie également à une Loi symbolique, qui  régit les relations entre soi et les autres.

La question de l’Idéal renvoie moins aux autres, aux semblables, qu’à un grand Autre, incarné dans un premier temps par les parents. Que me veut cet Autre ? Une manière d’y répondre serait de vouloir le combler, le narcissisme de l’enfant rejoignant ainsi celui des parents : l’enfant réalisera leurs rêves. Mais l’introjection des normes de la culture sous la forme de l’Idéal du Moi soumet le sujet à une Loi symbolique avec son versant interdicteur et son versant prometteur. Cette loi permet au sujet de se construire dans la relation à l’Autre, tout en se séparant de lui et en s’en différenciant. C’est ainsi que le sujet humain peut surmonter, dépasser, assumer les différents « accidents » qui jalonnent son existence et se construire. C’est la parole de l’Autre qui permet au sujet de symboliser, de surmonter, jusqu’à un certain point, les épreuves. Cette parole engage le sujet, lui donne sa place. L’Idéal est donc du coté de la vie dans la mesure où il peut indiquer une direction, un projet que l’enfant pourra s’approprier, transformer, mais il peut être du coté de la mort lorsqu’il est dévoyé et devient un impératif au service d’une réalisation narcissique totalitaire. La vie n’est pas l’Idéal, elle est changeante, fluctuante, elle n’est pas « sage comme une image ». Vivre implique de renoncer à la complétude que fait miroiter l’Idéal lorsqu’il n’est pas articulé à la Loi symbolique. On voit là que le désir de l’Autre à l’égard de l’enfant, en premier lieu celui des parents, nécessaire à la vie du sujet, doit être limité, soumis à cette Loi. Ce désir ne peut être totalitaire : l’enfant ne peut, ni combler, ni réparer ses parents.

 

L’émergence du sujet, c’est peut-être l’acceptation de l’accident en soi, l’acceptation d’une perte imaginaire ou réelle, la perte de ce que l’on croyait être, ou de ce que l’on croyait devoir être pour l’Autre. Accepter la perte, c’est gagner en liberté, c’est ouvrir le champ des possibles.

 

Mais parfois le traumatisme, l’accident, est d’une telle violence qu’il entrave cette émergence, surtout quand l’accident touche, non pas le sujet, mais l’Autre avec qui il est dans une relation intime, comme on va le voir dans la vignette clinique que je vais vous présenter.

 

C’est l’histoire d’une petite fille de 8 ans. Ses parents ont accepté de consulter sur les conseils appuyés de l’enseignante qui voit en elle une enfant vive, intelligente, mais terriblement angoissée, prisonnière de ce qu’elle croit être la demande des adultes. Les parents sont en adoration devant leur enfant, très intelligente, très douée en sport, déjà repérée à un haut niveau.

Lors de la première séance, elle me dit d’une manière un peu abrupte qu’elle a eu peur d’un groupe de jeunes d’origine arabe. Je trouve étrange sa manière de m’annoncer cela. Je n’arrive d’ailleurs pas à en faire grand-chose…A la suite de cette entrevue, les parents me disent qu’elle a été très contente de ce premier entretien. J’ai l’impression qu’ils me donnent une bonne note, à la suite de leur fille. Evidemment, les choses vont se compliquer par la suite. Leur fille, que je vais appeler Erika, se réfugie lors des séances suivantes dans un quasi mutisme, s’accrochant littéralement à sa mère, au moment de s’en séparer pour entrer dans le bureau. Je me sens agressé par son attitude, elle met à mal mon professionnalisme, mon désir de l’aider jusqu’au moment où je lâche mon désir de maîtriser ce qui se joue dans le bureau en me libérant de la pression, de la demande implicite des parents que je formulerais ainsi : « confirmez nous que nous sommes des parents comblés par leur enfant prodige. » J’accepte donc de jouer le jeu que va mettre en place Erika, en me dégageant de l’idée implicite de performance par laquelle je m’étais laissé gagner.

Le jeu qu’instaure Erika va se dérouler autour de la thématique « cacher/trouver, disparaître/réapparaitre ». Lors des premières séances, elle ne vient jamais sur le fauteuil en face du bureau, elle se tient dans différents endroits de la pièce, en me tournant le dos et en se voilant les yeux. Ce jeu évolue vers un jeu de cache-cache où je dois fermer les yeux et ensuite la trouver, puis ce sont des objets, des jouets que nous cachons à tour de rôle et que l’autre doit trouver. Cela se fait sur un certain nombre de séances. Il n’y a qu’en acceptant de jouer que j’obtiens parfois quelques paroles qui ne sont pas agressives et qui me paraissent être celles d’un enfant de 8 ans. Mais certaines séances sont vraiment pauvres en mots, alors même qu’elles sont riches en émotion et en tension. Je ne suis pas très à l’aise lorsque les parents me demandent « si ça avance » ! Pour moi « les progrès » sont minimes au regard de leurs attentes, et en décalage complet avec l’image qu’ils se font de leur fille. Il lui est très difficile de produire quelque chose : les tentatives de dessin sont avortées, elles ne vont pas jusqu’au bout par peur de l’échec, elles sont dénigrées : «  c’est nul, c’est raté ».

A un moment pour l’aider à parler d’elle, j’utilise le support des planches du Rorschach. Les réponses ont dans l’ensemble une tonalité très agressive. Il y a pas mal de monstres. A la planche VI, elle dit ceci : « une fourmis pas normale. Elle bouffe des pommes de terre. Elle se bouffe elle-même, comme ça elle est plus là. Elle est bête, c’est bête de se bouffer ». Est-elle cette fourmis, elle qui se ronge les ongles à l’extrême, et qui peut être souhaiterait ne plus être là, comme elle le met en scène dans ses jeux de cache-cache ? Dans l’une des dernières séances elle dira « parler c’est trahir ». Je reviendrai sur cette phrase.

J’ai des retours de l’école. L’institutrice me dit que les relations avec les autres enfants se sont améliorées, mais qu’elle est toujours aussi inhibée dans les apprentissages, malgré son intelligence.

La thérapie s’arrêtera à la fin de l’année scolaire, les parents n’étant pas en mesure de voir la détresse de leur fille, dont ils diront qu’elle est à présent épanouie et heureuse de vivre, cette détresse les renvoyant à leur propre détresse.

Entre temps, devant les difficultés de la thérapie et mon propre embarras, je vois les parents en entretien, sans leur fille. Et là j’apprends certaines choses qui vont éclairer le contenu des séances.

Je constate que la mère met une pression énorme sur sa fille au niveau des devoirs scolaires et du sport. Mais je sens de la part du père une pression tout aussi forte, sans que celle-ci s’exprime de manière aussi explicite. Par la suite ils me diront avoir largement relâché cette pression.

J’apprends que la mère assistait jusque là aux entrainements et aux compétitions de sa fille provoquant chez elle des crises de nerfs où elle insulte sa mère et brise son matériel, au point que l’entraineur a été obligé d’interdire à la mère d’assister aux entrainements.

J’apprends surtout  que le père, beaucoup plus âgé que sa femme, a été marié une première fois, qu’il a eu de sa première femme un fils qui s’est noyé pendant des vacances, qu’il est allé chercher lui-même au fond de l’eau. Il s’est séparé de sa femme qui voulait un autre enfant, a eu des problèmes d’alcool.

Plus tard il rencontre sa femme actuelle et se laisse convaincre d’avoir un enfant avec elle. D’homme insouciant, aventureux, sportif, il devient hyper angoissé.

Du coup nos séances prennent un autre éclairage. Erika est constamment sous le regard désirant et angoissé à la fois, de ses parents. Que joue-t-elle dans nos séances, ou que rejoue-t-elle ? En ma présence elle disparaît et réapparait, ou fait disparaître et réapparaitre des objets. Il semble vital pour elle qu’elle puisse échapper au regard, regard lourd d’un désir, d’une attente qui la paralyse, mais échapper au regard peut être également mortel !

J’ai l’impression qu’elle rejoue le fameux jeu de la bobine décrit par Freud et repris par Lacan où l’enfant en lançant une bobine de fil et en la faisant réapparaitre en disant « Fort » (parti) …Da (là) » symbolise le départ et le retour de sa mère, ce qui signifie que l’on peut s’absenter sans mourir…sans disparaître à jamais.

Erika joue à « l’absence/présence », sauf que dans ce jeu, il y a un absent dont la présence se fait lourdement sentir !

Absent présent sous la forme de son portrait à la maison, absent dont Erika n’ignore pas l’existence.

La présence étouffante de cette absence ne permet à Erika que d’être dans la provocation et la dissimulation.

Plus précisément, la référence au jeu de la bobine me fait penser qu’Erika est dans un trop de vie manifesté au cours des séances par des moments d’agitation motrice et une tension quasiment palpable, trop de vie auquel elle ne peut renoncer pour se poser dans des mots, comme si ce renoncement lui faisait courir un danger mortel. Elle ne peut s’absenter physiquement pour se représenter dans sa parole : l’absence est trop proche de la mort.

Finalement ma présence, le fait que je n’attende d’elle aucune performance lui permet par à coups de s’absenter à ce trop de vie, ce trop de présence physique, et également à cette image idéale à laquelle elle est identifiée, pour exister à travers des mots d’enfants, ses mots à elle et non pas ceux de la gagneuse, plus forte que tout, ou de l’élève modèle.

La thérapie s’interrompt trop tôt pour répondre à toutes les questions soulevées : qu’en est-il du deuil de l’enfant mort, comment Erika peut-elle prendre une place qui soit la sienne, elle qui ne tient pas en place ? Est-elle cette fourmi qui se bouffe parce qu’elle est assignée à une place impossible ?

Quels sont les enjeux inconscients à l’œuvre dans la rencontre de ce couple et le désir d’avoir un enfant ensemble ? Comment Erika peut-elle intégrer dans son histoire, l’accident de cet autre enfant, le fils de son père ?

Faudra-t-il qu’elle se blesse un jour, faudra t-il l’accident physique pour qu’elle puisse se ressaisir de sa vie, accéder à son propre devenir ?

Une remarque sur le mot « performance ». Dans cette histoire le père n’est justement pas très en forme. Il est âgé, cassé de partout, ne fait plus rien, ne s’entend plus très bien avec sa femme, porte cette souffrance, cette culpabilité de ne pas avoir vu son fils avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’accident ne soit irrémédiable.

Erika en incarnant pour ses parents la performance ne restaure-t-elle pas imaginairement un père idéal ?

 

« Parler c’est trahir. » De quelle trahison s’agit-il ?

Parler c’est donner forme, formuler ce qui jusque là était informe et pouvait donc imaginairement revêtir toutes les formes. Parler, c’est donc naître à soi-même, c’est choisir, prendre une place, dire Je, et dire Je, n’est ce pas trahir cette potentialité imaginaire, ce grand tout, s’en détacher pour exister. Mais parler nous engage aussi dans un échange avec l’autre dont une partie nous échappe puisque la parole ne peut pas tout dire. Parler implique donc une perte.

Parler du sujet comme accident m’est venu par rapport à l’écho qu’a suscité en moi la parole de ces sujets : l’accident est toujours connoté de honte plus que de culpabilité : il renvoie toujours à un défaut de maîtrise plus qu’à un acte coupable. Il renvoie à une  incapacité, incapacité d’être comme tout le monde, incapacité d’être à la hauteur, incapacité de se sentir à sa place. Cette honte s’accompagne d’une grande solitude : parler c’est trahir, c’est se trahir. En fait tout sujet humain s’origine sur fond de détresse, sur fond d’impuissance, et c’est la parole et la sollicitude d’un Autre qui lui permet d’accéder à sa propre parole et de se construire.

C’est pour cela qu’il faut s’engager pour une clinique du sujet. Cette clinique du sujet nécessite que celui-ci puisse s’adresser, au-delà de celui qui l’écoute, à un Autre lui permettant de déployer sa parole : c’est là toute la dimension du transfert. Préservons, dans une époque dominée par la communication, la place de la parole.

 

Pierre Hattermann

31/03/2010

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

 

BONNET Gérard, La violence du voir, Paris, PUF, 1996.

 

CIORAN Emil Michel, De l’inconvénient d’être né, p12, Paris, Gallimard, folio essais, 1987.

 

DOLTO Françoise, L’image inconsciente du corps, Le Seuil, 1984.

                                La vague et l’océan, séminaire sur les pulsions de mort (1970-71),                                                      

                                Gallimard, 2003.

 

FREUD Sigmund, Esquisse d’une psychologie scientifique (1895), chap. « L’épreuve de la

                              satisfaction », pp 336-338, in : « la naissance de la psychanalyse »,

                              Paris, PUF, 1956.                         

                              Pour introduire le Narcissisme (1914), in : « la vie sexuelle », Paris, PUF,

                             1969.

                              Au-delà du principe de plaisir (1920), pp 51-54, in : « essais de

                              Psychanalyse », Paris, PBP, nouvelles traductions, 1981.

                              Psychologie des foules et analyse du moi (1921), in : « essais de

                              Psychanalyse », Paris, PBP, nouvelles traductions, 1981.

 

GRAND LAROUSSE ENCYCLOPEDIQUE, article accident.

 

HERFRAY Charlotte, Les figures d’autorité, Strasbourg, éd. Arcanes, 2005, Ramonville

                                    Saint-Agne, éd. Erès, 2005.

 

LACAN Jacques, Le Séminaire, livre I : les écrits techniques de Freud (1953-54), Paris, Le

                             Seuil, 1975.

                             Ecrits, Paris, Le Seuil, 1966.

 

PHILLIPS Adam, Trois capacités négatives, Paris, éditions de l’Olivier, « penser/rêver »,

                             2009.

 

TISSERON Serge, La honte, psychanalyse d’un lien social, Paris, Dunod, 1992.

 

 

                              

 

 

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